Lundi, 8h du matin : les croassements d’un perroquet ont fait commencer la semaine 2h plus tôt que prévu. Karina partie, je me retrouve seul, logé par ses parents à 1h30 de Sydney.
Décidé à découvrir le milieu de la restauration, c’est armé de CV dédiés que j’arrive dans le CBD (Central Business District, centre de Sydney) avec une stratégie simple: taper à la porte de tous les restaurants français (merci Google Map).
Prélude à cette recherche, un essai dans un café-restaurant. Une question plus tard (« savez-vous faire les cafés? » – comprendre être capable de dessiner sur la mousse des cafés latte), c’est le retour à la case départ.
Premier restaurant « français » de Google Map, la brasserie de Lord Nelson (Lord Nelson Brewery): un authentique établissement australien, le plus ancien pub-brasserie d’Australie (1841 … cela reste récent à l’échelle européenne), qui fait partie d’un hôtel***. Pas très francophone, mais puisque j’étais arrivé jusqu’à là, autant tenter sa chance. A l’intérieur, 4 hommes discutaient, assis à une table recouverte de dossiers. Le plus âgé m’interpella: « Hey mate, what are you after? ». S’ensuivit une série de questions, sur mon expérience, mon RSA* (que je n’avais pas encore), mes disponibilités et ce que je pouvais faire dans l’établissement. Les règles du monde du travail à Sydney sont impitoyables: sans expérience ni qualification, il est impossible de trouver un petit boulot. Pour réussir cet entretien, il a donc fallu s’adapter à leurs modes de fonctionnement … et répondre par l’affirmative à toutes ces questions. Cinq minutes plus tard, c’est avec la promesse de faire des shifts d’essais pour eux que je sortais de l’établissement.
Good timing mate (Blair Hayden, owner)
Ravi de la tournure des évènements, je décidai tout de même de continuer à chercher un travail, dans l’attente d’un retour de leur part (comme le dit l’adage, une promesse n’engage que ceux qui y croient). En route vers le prochain restaurant français du quartier, je donnais un CV à un complexe bar/restaurant (voir article à venir, travail n°6) avant de recevoir le coup de fil de la brasserie du Lord Nelson.
Le lendemain matin, après une formation au RSA de 6h la veille et un coaching par François sur comment travailler dans un restaurant (tenir trois assiettes, installer une table, …), c’est le grand test !
Premier shift du matin : mise en place des tables extérieures, gestion des stocks du bar, du frigo et de la réserve, et premier service. Ne pas être capable de tenir trois assiettes en même temps (elles étaient plus grandes que lors de mon entrainement la veille …) fait illusion le temps d’un service, le rush du mardi midi étant court. L’accent français pallia aussi ma non-compétence : pensant que je n’avais pas compris leurs instructions, les autres employés répétaient leurs consignes en me montrant ce qu’il fallait faire … exactement ce qu’il faut pour apprendre ! Après 8h de travail, le staff semblait satisfait de mon travail, et ils me proposèrent de revenir le jeudi soir.
Deuxième shift, cette fois-ci du soir. Je sais maintenant porter trois assiettes, et le service en sera facilité. Beaucoup plus de monde et un rush prononcé, c’est la vraie épreuve du feu : servir les clients, ramener verres et couverts, s’assurer que les tables sont propres en permanence, fermer les tables extérieures à 21h, fermer le bar à minuit, et finalement nettoyer la brasserie avant de partir vers 1h du matin. Satisfait de mon travail, le management me confirmera pour les semaines à venir !
Une très bonne ambiance, des produits de qualité (une bière produite sur place et la même cuisine que l’hôtel*** pour la brasserie) et une bonne localisation me feront rester 3 semaines dans cette brasserie.
A noter :
– Déménagement forcé en ville (auberge de jeunesse de Central), puisque il me fallait entre 3 et 4h de trajet par jour depuis chez les parents de Karina.
– J’ai été invité à la soirée de fin d’année de l’hôtel avec l’ensemble du staff après seulement deux shifts . Rendez-vous dans le casino de la ville, prendre un premier verre avec les autres, puis direction les quais, pour 4h sur un bateau (boissons + nourriture).
*RSA: certificat obligatoire pour travailler dans des établissements servant de l’alcool (bar/restaurant/casino …). Ils sont spécifiques à chaque état, et dans le NSW le passer requiert d’être présent à une formation de 6h.
**Crédit photos: Lord Nelson Bar & recherche google
Impressionnant et pas si tranquille que cela d’après les dernières infos dramatiques en provenance des antipodes…
Bz
Ppa
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Bravo, c’est super formateur (et stylé) comme expérience !
Si ça continue, on va pouvoir ouvrir un bar ensemble 😉
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Thanks 😉
Pour le bar, y a du potentiel !
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